L’abandon du Pinel : un mauvais signal pour l’immobilier et l’économie

Notre gouvernement considère que l’immobilier coûte cher, et décide donc de mettre un terme au dispositif Pinel. Il n’envisage pas de remplacer ce mécanisme d’incitation fiscale à l’investissement.

Pendant ce temps-là, les professionnels de l’immobilier, les bailleurs sociaux et les collectivités réclament plus de logements, et annoncent une crise du logement (pas assez d’offre).

Le Pinel c’est en moyenne, ces deux dernières années, 40% de la production de logements accessibles et dignes, qui viennent compléter l’offre de logements sociaux intermédiaires imposés aux communes.

Qui remplacera les investisseurs privés pour alimenter et financer ce marché ?

La CDC avec des fonds publics ? Mais avec quelle capacité et pour combien de temps dans un contexte de hausse de taux et d’endettement de l’Etat.

A n’en pas douter cela nous emmènera vers une baisse de l’offre, et une tension qui s’aggravera encore sur le marché locatif.

Un effet qui ne peut que s’amplifier quand on sait que le prix de cession des logements aux bailleurs sociaux dans les programmes neufs mixtes n’est économiquement viable que parce que les promoteurs peuvent faire porter une partie de leur coût sur les autres lots vendus aux acquéreurs particuliers, investisseurs ou propriétaires occupants.

Sans la participation des investisseurs Pinel, l’équilibre financier pour les promoteurs sera difficile à tenir, avec à la clé, une baisse des programmes mixtes, et donc une baisse de création de nouveaux logements.

Une crise du logement qui ne sera pas sans conséquences sur l’activité économique du pays, et les finances de l’Etat.

Pour bien le comprendre, il suffit de rappeler quelques chiffres :

Selon l’INSEE, les emplois directs associés aux métiers de la construction rénovation sont près de 1,1 million, et l’activité générée représente près de 82 Mds € de valeur ajoutée.

Des entreprises domiciliées en France, qui ne délocalisent pas leurs emplois :

  • Une source importante de cotisations sociales pour les finances publiques
  • Un IS non délocalisable et difficile à optimiser pour des entreprises établies en France, avec une activité majoritairement exercée sur le territoire
  • Des entreprises qui soutiennent l’emploi en France, qui favorisent l’insertion, la formation professionnelle et offrent des perspectives de carrière par l’expérience et la compétence

Mais en réalité l’immobilier, c’est encore bien plus d’emplois que cette statistique INSEE.

Imaginez un peu tous les métiers qui gravitent autour de l’immobilier résidentiel :

promoteur, architecte, constructeur, démolisseur, créateur des réseaux, entreprises du second œuvre et finition, diagnostiqueur, notaire, géomètre, bureaux de contrôle, fabricants et fournisseurs de matériaux et équipement, cuisiniste, ascensoriste, paysagiste pour la création et l’entretien des espaces verts, administrateur de biens et  syndic, avocats (contentieux et fiscalistes), huissier, banquier, assureur, agence immobilière en transaction, cabinet de conseils et commercialisateur d’immobilier neuf, société de nettoyage et entretien, spécialiste de la rénovation, et j’en oublie !!

Les recettes fiscales sont nombreuses : impôts sur les sociétés, cotisations sociales, TVA, droits de mutation, taxe foncière, IFI, impôts et prélèvements sociaux sur les revenus fonciers associés aux investissements immobiliers pour alimenter les finances publiques.

Les recettes fiscales associées à l’immobilier sont estimées à 90Mds d’euros, dont 13Mds en droit de mutation.

La dépense fiscale associée au logement serait quant à elle estimée à 38 Mds d’€ (y compris TVA à taux réduit pour le logement social, et APL).

Le logement et l’immobilier restent donc des mannes financières importantes, des activités génératrices d’emplois, qu’il ne faut pas négliger.

Investir dans l’immobilier est donc une bonne action pour son patrimoine et son avenir, c’est également un investissement vertueux pour notre économie !

Gérald Branche

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