Cela ne vous a pas échappé, nous avons eu une fin de printemps et un début d’été assez mouvementé en politique intérieure, avec un festival de promesses et de propositions toutes aussi miraculeuses les unes que les autres.
Nous attendons encore que les équipes se mettent en place avant que l’Assemblée Nationale ne retrouve une activité normale.
Mais avant cet épisode estival rocambolesque, un rapport commandé par Elisabeth Borne en novembre 2023, a été remis à l’Assemblée nationale en mai 2024.
Un rapport intitulé « PROPOSITIONS DE RÉFORME DE LA FISCALITÉ LOCATIVE » dont l’objectif est de mettre en évidence des solutions pour apaiser le marché locatif et solutionner le manque de logement….
Le problème du marché résidentiel viendrait donc en grande partie de la fiscalité qui influencerait les orientations et choix patrimoniaux des bailleurs, et il faudrait tout remettre à plat.
Pour remédier à la crise du logement, il faudrait imposer plus, pénaliser et contraindre les ménages français qui ont investi dans l’immobilier, et en particulier ceux qui ont cédé aux sirènes du meublé.
On marche sur la tête !
Pour détendre le marché, il ne faut pas plus de fiscalité ou de contraintes, il faut plus d’offres !!
Soit l’Etat et les collectivités sont à même de les développer et de les prendre en charge, soit il faudra bien compter à nouveau sur l’investissement privé !
Et mieux vaudrait plus d’incitations à l’investissement que plus de prélèvements.
N’oublions pas que les ménages (vous, moi, eux) qui investissent dans l’immobilier locatif prennent un risque et s’engagent durablement dans un cadre financier contraignant.
Alors si on leur promet plus de charges et d’impôts, sous-prétexte qu’ils chercheraient à rentabiliser, optimiser, et sécuriser leur épargne, on risque bien d’avoir l’effet inverse de celui escompté :
un parc locatif privé qui s’essoufflera, qui cessera de se développer et de se renouveler, et qui souffrira rapidement d’un manque d’entretien.
A la clé, moins de logements, de moins bonne qualité, pour toujours plus de candidats locataires.
Dans mon Beaujolais natal, on a coutume de dire « qu’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre ! »
Alors sauf à envisager un modèle tout État, qui renoncerait aux vertus de l’initiative et de l’investissement privés, il faudrait veiller à ce que le poids de la fiscalité, des charges et des contraintes n’aboutisse pas à une nouvelle dégradation de l’offre, avec une hausse inévitable des loyers (c’est déjà un peu ce que nous vivons ?).
Je vous propose de revenir dans une petite série de posts sur quelques constats et propositions de réformes développés dans ce rapport, qui sera très certainement étudié par la nouvelle assemblée, dès qu’un nouveau gouvernement sera en place.
Dans l’immédiat, rien ne bouge, et cet attentisme qui n’a que trop duré, concerne l’ensemble des acteurs économiques !
Gérald Branche